Sur le port, l'attente


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Sur le quai du port de Quiberon, Loanne attendait et guettait le retour de son amoureux, Léon, marin pêcheur. La mer était déchaînée, le ciel orageux et le vent soufflait furieusement, giflant son visage rougi par l'angoisse. Chaque vague monumental s’écrasant contre le quai la faisait frissonner davantage. L’ombre inquiétante de la tempête avançant sur l'horizon semblait jouer avec ses pires craintes.

Chaque minute paraissait une éternité alors que Loanne ne discernait aucune trace du bateau de Léon. Leur amour avait commencé par une belle journée ensoleillée, deux âmes se trouvant au hasard d’un marché maritime. Les rires, les promesses et les étreintes avaient construit un monde où chacun comptait l’un sur l’autre comme l'océan dépend de la lune. Mais ce soir, tout semblait vouloir arracher ses rêves aux courants impitoyables du destin.

Loanne se souvenait des histoires que Léon lui racontait sur les légendes de la mer, de vieilles légendes où les âmes des marins perdus revenaient hanter les vagues pour rechercher leurs amoureux disparus. Des récits qui autrefois apportaient des frissons complices, transformés maintenant en cauchemars palpables. L'inquiétude et l'amour se mélangeaient dans une alchimie toxique, transformant chaque goutte de pluie en larme amère.

Des heures passèrent et le désespoir montait. Des villageois tentaient de rassurer Loanne en vain, leurs paroles ne parvenant pas à dissiper les sombres présages. Tout à coup, un cri déchirant émana de la mer; un cri si étranglé et douloureux que le cœur de Loanne s'arrêta un moment. Les premières lueurs de l'aube formaient des lames grises dans le ciel quand un autre bateau attaqua l'horizon, maltraité par les flots, se battant pour survivre.

Les battements de cœur de Loanne martelaient ses tempes alors qu’elle fixait ce point lointain avec une intensité désespérée. Et là, à travers la brume des embruns et du matin naissant, une silhouette se dressa au bord du bateau. Léon! L'espoir se frayait un chemin encore fragile dans le chaos, et elle hurlait son nom avec une frénésie aveugle.

Le bateau accosta enfin, et malgré la mer solennelle refusant de se calmer, Léon bondit sur le quai aussi vite que ses forces épuisées le lui permettaient. Ils coururent l'un vers l'autre, leurs regards s'entr’inflammonoient, l’humanité retrouvée dans un océan de tourmente

À cet instant, malgré la tempête rugissant autour d’eux, malgré les cicatrices fraîches et les peurs encore brûlantes, tout s'estompa pour laisser place à la magie de l'amour qu’aucune tempête ne pourrait jamais briser.

Sur le quai du port de Quiberon, Léon et Loanne s’étreignaient, les cœurs battant ensemble, chacune de leurs larmes effaçant les traces du désespoir. Et peu importait la violence des éléments autour d'eux, l’aube se leva avec une promesse qu’aucune légende ne pourrait jamais ternir: celle de deux âmes réunies pour l’éternité.


Auteur: Dominik Gibier 07 / 2024 . ®©

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