Dgib: LE COQ ET LE JARDIN
Dans un paisible village, au cœur d'une vallée verdoyante, vivait un coq nommé Maurice. Maurice était un coq fier et vaniteux, qui aimait parader dans la cour de la ferme. Chaque matin, il chantait à tue-tête, annonçant le lever du soleil et se croyant le maître incontesté de tous les lieux.
Un jour, Maurice décida de s'aventurer au-delà de la ferme. Il sauta par-dessus la barrière et se retrouva dans un magnifique jardin. Les fleurs y dansaient au rythme du vent, les papillons voletaient, et les arbres murmuraient des histoires anciennes.
Maurice se pavana, sa crête dressée fièrement. Il se mit à chanter, pensant que le jardin était là pour l'admirer. Mais les fleurs ne semblaient pas impressionnées. Elles se penchèrent vers lui et dirent :
« Cher coq, nous sommes ici depuis bien plus longtemps que toi. Nous avons vu des saisons passer, des amours naître et mourir. Ton chant est beau, mais il n'est qu'une note dans la symphonie de la nature. »
Maurice fut vexé. Il se tourna vers les arbres et leur dit :
« Vous, les arbres, vous êtes immobiles et silencieux. Que savez-vous de la beauté ? »
Les arbres se balancèrent doucement et répondirent :
« Cher coq, nous sommes les gardiens du temps. Nos racines plongent profondément dans la terre, et nos branches touchent le ciel. Nous avons vu des générations d'oiseaux comme toi. Ton chant est éphémère, mais nos feuilles murmurent des légendes depuis des siècles. »
Maurice était déconcerté. Il se tourna vers les papillons et leur demanda :
« Et vous, les papillons, volez-vous pour échapper à la réalité ? »
Les papillons rirent doucement et dirent :
« Cher coq, nous sommes la métamorphose incarnée. Nous avons été chenilles, et nous sommes devenus papillons. Notre beauté réside dans notre fragilité et notre transformation. Ton chant peut réveiller le jour, mais notre danse réveille les rêves. »
Maurice baissa la tête. Il comprit que sa vanité l'avait aveuglé. Le jardin était bien plus que ce qu'il avait imaginé. Il décida de rester humble et d'apprendre des êtres qui l'entouraient.
Désormais, chaque matin, Maurice chantait pour le jardin tout entier. Il écoutait les histoires des arbres, dansait avec les papillons et admirait la beauté des fleurs. Et dans ce jardin, il trouva une nouvelle mélodie, une harmonie qui le connectait à quelque chose de plus grand que lui-même.
Ainsi, le coq Maurice apprit que la vraie beauté réside dans l'humilité, l'écoute et le respect envers la nature qui nous entoure[1][2].
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